Publié le 6 décembre 2015, modifié le 6 novembre 2021 par Axelle Leclercq

La Tunisie, ce n’est pas que les centres d’appels délocalisés et les hôtels bordés de cocotiers.
Aujourd’hui les jeunes Tunisiens innovent dans les technologies digitales, et les économistes poussent les autorités à aider les entreprises. Et ça marche, car le pays a été élu meilleure zone géographique avec qui faire des affaires en 2015.
Focus sur ces signes qui montrent que l’économie tunisienne peut se relever, à condition de maîtriser son inflation.

La Tunisie : un marché dynamique qui fait la part belle aux startups

La Tunisie, première au classement Doing Business 2015

La région du Maghreb présente l’intérêt linguistique, pour les sociétés de consommation que sont la France, la Suisse et la Belgique. Mais c’est également la localisation géographique francophone la plus proche du Québec, partenaire économique dans de nombreux secteurs. C’est dans ce contexte que la Tunisie a décroché la première place du Maghreb, au classement Doing Business 2015.

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En clair, selon la banque mondiale les entreprises tunisiennes sont les meilleurs partenaires de la région. Il ne faut que 11 jours pour créer une structure, pour un coût de 4,2 % du revenu moyen par habitant. En tout 16 jours sont nécessaires pour achever toutes les procédures.

Une start-up tunisienne remporte le premier prix à la Silicon Valley

Aujourd’hui, la Tunisie est innovante, et si le centre d’appel tunisien prend une part importante dans les relations avec les entreprises étrangères, les technologies digitales ne sont pas oubliées.

Pour preuve, un ingénieur en informatique vient de décrocher le prix de la meilleure start-up du programme PITME, de la Silicon Valley. Sa société éditrice de jeu vidéo, Digitalmania, comptait déjà 500 000 joueurs, autant en Tunisie qu’à l’étranger. Il y a fort à parier que son portefeuille clientèle va augmenter, car elle est aujourd’hui la start-up la plus prometteuse de sa promotion.

Un salon de l’entreprise tunisienne toujours plus important

Les 19 et 20 novembre dernier, la foire internationale de Sfax a accueilli le salon des entreprises de Tunisie. Organisé en 3 espaces expositions, conférences et partenariats, les dirigeants établis et en devenir ont pu rencontrer investisseurs étrangers et vieux briscards de l’économie locale.

L’espace réservé aux expositions comportait 5 villages à lui tout seul, sur le thèmes de la franchise, l’accompagnement et le développement. Mais plus important encore, un village était entièrement réservé au financement de l’activité entrepreneuriale. Mieux, les instances régionales chargées de développer l’économie étaient présentes, réunis dans le village développement régional.

Le financement des entreprises tunisiennes en question

Les 5 et 6 décembre dernier, s’est tenue la 29e édition des journées de l’entreprise de Tunisie. Au cours des différentes conférences, les esprits décideurs ont montré qu’il tenait à tourner la page, à l’instar d’Ahmed Bouzguenda, président de l’institut Arabe des Chefs d’Entreprise (IACE) qui n’hésite pas à parler de « IIe République », qu’il souhaite « entreprenante et mobilisatrice de son secteur privé national, attractive pour les capitaux étrangers […] et par son capital humain ».

L’universitaire Bilel Bellaij enchaîne en rappelant que l’entreprise tunisienne doit bénéficier de plus de soutien de la part des autorités. C’est d’ailleurs l’opinion de la banque mondiale, qui considère que la relance de l’économie ne pourra passer que par l’encouragement de l’investissement privé national.

La Tunisie doit maîtriser son inflation

Pour développer son économie, la Tunisie doit maîtriser son inflation, tel est l’avertissement lancé par l’organisation de défense de consommateurs locale (ODC). Le ministère de l’énergie a déjà prévu une augmentation de l’ordre de 7 % sur les prix du gaz et de l’électricité en 2015. Il était initialement prévu de réviser également les prix du carburant à la hausse, toutefois la chute des cours mondiaux pourrait revoir cette mesure.

Du côté des transports en commun, la nouvelle n’est pas meilleure. Les comptes des sociétés de transport sont dans le rouge, il est devenu nécessaire de faire appel aux usagers pour combler les déficits. En mars 2014, il était prévu une augmentation générale de près de 10 % des trajets en train et en bus. La mesure a été reportée, des solutions sont toujours à l’étude.

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Axelle Leclercq
Journaliste sur R=Informatique